José Vieira – Barracas, dans « La Photo déchirée. Chronique d’une émigration clandestine » (film), 2001

Barracas

« Não mentia, não falava nas casas. Dizia que estávamos bem, era o paraíso (riso sarcástico). Não ia dizer… Pronto, comecei a trabalhar e a ganhar dinheiro. Interrupção do filho, que está ao lado : Mas porque é que você não dizia que vivia em barracas ? Resposta : Ah, não ia dizer isso, tinha vergonha de dizer isso. Porque aqui vivíamos numas casinhas de aluguer, mas numas casinhas muito arranjadinhas e lá vivia na maior desgraça do mundo. Nem quero pensar naquilo que vivi : 18 meses ! Depois não, depois pronto, fui para apartamento…. » (extraits du discours, en portugais, d’une femme interviewée dans le film)

 

Baraques

« Je ne mentais pas, je ne parlais pas des maisons. Je disais qu’on allait bien, que c’était le paradis (rire sarcastique). Je n’allais pas dire… Voilà, j’ai commencé à travailler et à gagner de l’argent. Le fils, qui est à côté, l’interrompt: Mais pourquoi est-ce que vous ne disiez pas que vous viviez dans des baraques? Réponse : Ah, je n’allais pas dire ça, j’avais honte de dire ça. Parce qu’ici, au Portugal, on vivait dans de petites maisons à louer, mais c’étaient de petites maisons très bien tenues alors que là-bas,  on vivait dans la plus grande misère du monde. Je ne veux même plus penser à ce que j’ai vécu: pendant 18 mois! Après, non. Après, je suis allée vivre en appartement… » (traduction)

Observations: José Vieira nous montre des scènes évoquant les terribles conditions dans lesquelles se déroulait le “Salto” (parcours obligatoire des émigrés clandestins), des images pénibles de la vie précaire dans les bidonvilles et des témoignages actuels de personnes qui furent obligées de rentrer au Portugal parce que leur maigre retraite ne leur permet pas de continuer à vivre en France. Dans ces récits viennent s’emboîter des images du temps du gouvernement fasciste et de sa propagande, afin de souligner la part de responsabilité qui lui incombe dans ce phénomène. La France n’échappe pas non plus au règlement de comptes, surtout en ce qui concerne les conditions d’accueil inhumaines et les difficultés administratives réservées aux immigrants – des lacunes volontaires ou involontaires qui finissent par précipiter bon nombre d’immigrants clandestins dans les bras des spéculateurs du travail clandestin et des marchands de sommeil. A ce propos, dans l’espace Cinémathèque, vous trouverez la fiche du film, un extrait du film, des extraits de presse.

Deux autres films qui abordent directement la question des bidonvilles parisiens du temps des « Trente Glorieuses » et qui sont également répertoriés dans l’espace Cinémathèque : Lorette et les autres (1973), de Dominique Dante, et Les gens des baraques (1996), de Robert Bozzi.

Barracas

« Não mentia, não falava nas casas. Dizia que estávamos bem, era o paraíso (riso sarcástico). Não ia dizer… Pronto, comecei a trabalhar e a ganhar dinheiro. Interrupção do filho, que está ao lado : Mas porque é que você não dizia que vivia em barracas ? Resposta : Ah, não ia dizer isso, tinha vergonha de dizer isso. Porque aqui vivíamos numas casinhas de aluguer, mas numas casinhas muito arranjadinhas e lá vivia na maior desgraça do mundo. Nem quero pensar naquilo que vivi : 18 meses ! Depois não, depois pronto, fui para apartamento…. » (extraits du discours, en portugais, d’une femme interviewée dans le film)

 

Baraques

« Je ne mentais pas, je ne parlais pas des maisons. Je disais qu’on allait bien, que c’était le paradis (rire sarcastique). Je n’allais pas dire… Voilà, j’ai commencé à travailler et à gagner de l’argent. Le fils, qui est à côté, l’interrompt: Mais pourquoi est-ce que vous ne disiez pas que vous viviez dans des baraques? Réponse : Ah, je n’allais pas dire ça, j’avais honte de dire ça. Parce qu’ici, au Portugal, on vivait dans de petites maisons à louer, mais c’étaient de petites maisons très bien tenues alors que là-bas,  on vivait dans la plus grande misère du monde. Je ne veux même plus penser à ce que j’ai vécu: pendant 18 mois! Après, non. Après, je suis allée vivre en appartement… » (traduction)

Observations: José Vieira nous montre des scènes évoquant les terribles conditions dans lesquelles se déroulait le “Salto” (parcours obligatoire des émigrés clandestins), des images pénibles de la vie précaire dans les bidonvilles et des témoignages actuels de personnes qui furent obligées de rentrer au Portugal parce que leur maigre retraite ne leur permet pas de continuer à vivre en France. Dans ces récits viennent s’emboîter des images du temps du gouvernement fasciste et de sa propagande, afin de souligner la part de responsabilité qui lui incombe dans ce phénomène. La France n’échappe pas non plus au règlement de comptes, surtout en ce qui concerne les conditions d’accueil inhumaines et les difficultés administratives réservées aux immigrants – des lacunes volontaires ou involontaires qui finissent par précipiter bon nombre d’immigrants clandestins dans les bras des spéculateurs du travail clandestin et des marchands de sommeil. A ce propos, dans l’espace Cinémathèque, vous trouverez la fiche du film, un extrait du film, des extraits de presse.

Deux autres films qui abordent directement la question des bidonvilles parisiens du temps des « Trente Glorieuses » et qui sont également répertoriés dans l’espace Cinémathèque : Lorette et les autres (1973), de Dominique Dante, et Les gens des baraques (1996), de Robert Bozzi.