« Enquête au Portugal », de José Alvès

José Alves - Enquête au Portugal« Enquête au Portugal », de José Alvès (Edilivre, 2015) commence par une réunion de travail à la Préfecture de police de Paris, au cours de laquelle le commissaire Albano et ses collègues se penchent sur une affaire peu banale et complexe du fait de ses implications politiques : à la suite d’un simple contrôle technique, en juillet 1972, on a retrouvé le corps du père Aníbal, originaire de Castro Laboreiro, coulé dans un gros pilier d’un immeuble en construction dans le 15è arrondissement de Paris. Cet assassinat est un choc pour le commissaire Albano, qui connaissait la victime, étant lui-même né à Castro Laboreiro, petit bourg du nord du Portugal qu’il a quitté avec ses parents à l’âge de sept ans, pour venir s’installer en France. Ainsi, dans le cadre d’Interpol, l’enquête va le conduire au pays de ses origines, où il devra tenir compte des soubresauts d’une dictature agonisante. Par ailleurs, fait atypique, à chaque fois que la situation exige une concentration extrême, le commissaire Albano, sans aucun signe annonciateur, tombe en catalepsie. En reprenant ses esprits il acquiert alors une énergie et une lucidité étonnantes.

« Enquête au Portugal » est une intrigue fort bien élaborée, aux rebondissements multiples, écrite dans un style soigné et agréable, dont une poésie se dégage parfois, accompagnée d’un humour fin. Outre la beauté descriptive des paysages et la richesse documentaire (histoire, vie rurale, la PIDE, l’Église, l’émigration, etc.) on appréciera notamment les portraits physiques et psychologiques des personnages, dont celui de la figure centrale, le commissaire Albano, policier bienveillant et profondément humain.

José Alvès est né en 1941, au nord du Portugal. En 1948, toute sa famille émigre dans le Cotentin. Il fréquente alors l’école communale et joue avec ses camarades dans les ruines de la ville de Coutances où peu de bâtiments étaient encore debout. Après avoir été professeur de français dans l’enseignement secondaire, puis  de portugais à l’université de Poitiers, José Alvès a été aussi Conseiller culturel à l’ambassade de France au Mozambique.

« Parfums de vie et de liberté / Perfumes de vida e de liberdade », de Manuel Dias Vaz

En ces moments où l’on commémore la liberté durement conquise face au nazisme mais où l’avenir politique de l’Europe, après les élections, semble vaciller face aux replis nationalistes, la lecture de ce livre de mémoire, de témoignage et de poésie de Manuel Dias Vaz est sans doute opportune. Car à travers son travail, son militantisme et ses luttes au sein de l’immigration, Manuel Dias Vaz a consacré une grande partie de son existence au combat pour les droits et contre toutes les formes de discrimination. Son engagement se poursuit encore aujourd’hui, singulièrement à travers sa lutte en faveur de la mémoire et du rôle joué par le consul portugais Aristides de Sousa Mendes, le Juste, durant la 2e Guerre mondiale.

Manuel Dias Vaz, né au Portugal, est arrivé en France en 1964, fuyant le salazarisme et les guerres coloniales. Il a dirigé et a travaillé au sein de très nombreux organismes publics et associations, parmi lesquels le FASILD (Fonds d’aide et de soutien pour l’intégration et la lutte contre les discriminations), la FASTI (Fédération des associations de solidarité avec les travailleurs immigrés), le CLAP (Comité de liaison pour l’alphabétisation et la promotion) ; il a été membre fondateur de la CNHI (Cité nationale de l’histoire de l’immigration) et actuellement il préside le Rahmi (Réseau aquitain histoire et mémoire de l’immigration). Signalons encore que Manuel Dias Vaz a coordonné la publication récente de l’ouvrage « La communauté silencieuse : mémoires de l’immigration portugaise » et qu’il est titulaire d’un doctorat en Sociologie.

« Parfums de vie et de liberté » (éd. Quatorze, 2011) est constitué en grande majorité de poèmes, écrits soit en français soit en portugais. Exprimant les sentiments et les révoltes, les espérances et les rêves de son auteur, ces textes sont organisés en quatre grandes parties : « Fragments de mémoire de l’immigration », « Germes d’espoir », « Graines d’espérance » et « Le prix de la liberté et l’importance de l’amour ».

Dominique Stoenesco

“O Caminho da liberdade”, de Álvaro Morna

Levantei-me de madrugada, naquela manhã de agosto, dia marcado para a partida. Queria assistir ao romper da manhã do meu último dia em Lisboa. Ouvir os ruídos da cidade e o fervilhar das gentes nas ruas. O céu, ainda de um azul-pálido, ia arrecadando as estrelas mais renitentes. Dentro em breve tudo ficaria para trás, tudo se diluiria numa memória, como nuvens dispersas pelo vento.”

É assim que Álvaro Morna conta o primeiro dia da sua fuga e exílio para a França, 10 de agosto de 1963, a fim de evitar a mobilização para a guerra colonial, uma guerra que ele achava estúpida e desumana, como todas as guerras: “Decidi nessa altura desertar. Antes tinha estado preso um ano, já por razões políticas, numa prisão militar em Penamacor”. Nascido no Porto em 1940, A. Morna passou a juventude em Leiria. Exilou-se e após o 25 de Abril regressou a Portugal, mas acabou por voltar a França novamente, tendo iniciado a carreira de jornalista nos anos 80, na Radio France-Internacional. Foi ainda correspondente do Diário de Notícias, da Lusa e da Rádio Renascença.

Ao escrever “O caminho da liberdade” (ed. Gradiva, 2004), A. Morna quis deixar o seu testemunho vivido no tempo da ditadura. Uma ideia que germinava no seu espírito há muito tempo, mas que uma doença grave veio acentuar a urgência de o escrever. Álvaro Morna faleceu alguns meses depois, em maio de 2005, em Paris. No prefácio, o autor escreve: “Ao contar, com todo o rigor, a minha história, foi para mim uma forma de contar também milhares de outras histórias vividas pelos jovens portugueses que recusaram partir para uma guerra que contrariava o curso da História.”

Álvaro Morna revela-se neste livro como um escritor de pleno direito, com uma grande força narrativa, evitando os efeitos literários e o romanescos, mas não desprovido de emoções, de poesia e de humor, como ao contar a sua segunda noite em Paris, 24 de agosto, debaixo de uma das pontes do Sena, com uma grande folha do Le Figaro a servir-lhe de cobertor, a ele, militante comunista…

Dominique Stoenesco

« Saudades não pagam dívidas » – recueil de textes d’expression émigrée

Traduisant le sentiment de milliers d’hommes et de femmes qui ont dû émigrer ou s’exiler et qui travaillent durement sur le sol français, “Saudades não pagam dívidas” (Les regrets ne compensent pas) est un recueil d’œuvres d’expression populaire, édité à Paris, en 1980, avec le concours de l’Association l’œil étranger.

Il comprend des poèmes recueillis dans les associations ou auprès de poètes anonymes par Yvette Tessard, Manuel Madeira et Alberto Melo. Ils constituent des témoignages authentiques qui alimentent la mémoire collective de l’immigration portugaise en France. Les thèmes apparaissent clairement à travers ces quelques titres: “O salto” (le saut, le passage clandestin de la frontière), ”Despedida” (les adieux), “A terra prometida” (la terre promise), “Máquinas alugadas” (des machines louées), ou encore “A Revolução portuguesa” (la Révolution portugaise).

Nous avons extrait de la partie intitulée « O salto » ce passage du très long poème “A Ilíada do Virgílio” (190 quatrains), écrit par Virgílio Joaquim Antunes, inspiré de la tradition orale, rappelant les chants à la desgarrada au Portugal ou les repentistas du Nordeste brésilien, dans lequel l’auteur nous raconte sa propre épopée:

A vinte e nove de fevereiro

A minha terra abandonei

Não desejo ao meu inimigo

Os martírios qu’eu passei

…..

E depois de todos juntos

Multiplicou a aflição

Entrámos 27 homens

Para dentro de um camião

……

Pão seco foi o que nos deram

E chouriço a acompanhar

Quem sabe se era de cão

Que ninguém lhe pôde pegar

…..

Ao sair do camião

Quase nem sabia andar

Tanto tempo encolhido

Deu quase para engamear

……

Neve com mais d’um palmo d’alto

Lá vão os desventurados

Subindo e descendo serras

Emigrantes desgraçados

…..

Seguimos então o guia

E as boas falas que nos deu

E numa casa mui grande

Lá para dentro nos meteu

…..

Às três e meia da tarde

A Paris fomos parar

Era tal o movimento

Não conseguimos desembarcar

……

Não julguem qu’em França os frangos*

Se apanham no capoeiro

É num deserto ou a voar

Olho vivo e pé ligeiro

…..

Não é abanar uma árvore

E encher um saco de caça

Para arranjar dois tostões

Sabe Deus o que se passa.

* Jeu de mot avec “francos”

Poésie entre deux rives, António Caetano

Immigrés économiques ou exilés politiques, les poètes portugais de France expriment, qu’ils soient populaires ou érudits, les sentiments et les messages propres de tous ceux qui vivent entre deux rives, entre deux mémoires. Leur voix poétique est l’écho des drames et des espérances de milliers d’hommes et de femmes partis à la recherche d’un avenir meilleur. Publiée initialement dans d’éphémères bulletins ou journaux associatifs, puis diffusée à travers les radios libres ou les radios locales, grâce au dur travail de quelques francs-tireurs agissant hors des circuits politiques et intellectuels reconnus, l’expression poétique portugaise en France tente de gagner une nouvelle “visibilité”. Dans la présente rubrique, tous les 15 jours environ, nous présenterons un de ces poètes, à travers une brève notice biographique et quelques poèmes.

António Caetano (né en 1933, à Baleizão), a passé quelque temps dans les prisons de la PIDE pour avoir pris part aux mouvements paysans de 1954, en Alentejo. C’est en prison qu’il a écrit quelques uns de ses poèmes, dans le plus pur style de la poésie populaire orale. Après un emploi dans les chantiers navals de Lisbonne, il quitte le Portugal et arrive en France en 1967, où il travaillera comme maçon et aura en même temps une intense acticité de militant associatif au sein de l’AOP. Nous découvrons ses poèmes à travers l’émission “Quimera da Noite” (Radio Alfa) et dans la revue “Latitudes” (n°5, avril 1999). Mas que grande alvorada que em Portugal se deu a ditadura morreu matando-a a força armada mas que linda madrugada que até aos cegos deu vista tinha que ser artista quem este golpe formou e sem haver sangue acabou com a ditadura fascista. (extraits de “A ditadura morreu”, in “Latitudes”, n°5, avril 1999).

Poésie entre deux rives : Alice Machado, les songes de Rafael

Immigrés économiques ou exilés politiques, les poètes portugais de France expriment, qu’ils soient populaires ou érudits, les sentiments et les messages propres de tous ceux qui vivent entre deux rives, entre deux mémoires.

Leur voix poétique est l’écho des drames et des espérances de milliers d’hommes et de femmes partis à la recherche d’un avenir meilleur. Publiée initialement dans d’éphémères bulletins ou journaux associatifs, puis diffusée à travers les radios libres ou les radios locales, grâce au dur travail de quelques francs-tireurs agissant hors des circuits politiques et intellectuels reconnus, l’expression poétique portugaise en France tente de gagner une nouvelle “visibilité”.

Dans la présente rubrique, tous les 15 jours environ, nous présenterons un de ces poètes, à travers une brève notice biographique et quelques poèmes.  

 

Alice Machado

 

couv Les songes de Rafael - A Machado

 

Née au Portugal, dans la province de Trás-os-Montes, qui servit de cadre à son premier roman, « À l’Ombre des montagnes oubliées » (1991), Alice Machado arrive en France au début des années 70, après un voyage « a salto », comme des milliers de ses compatriotes. Les premières années furent difficiles, dans un logement social d’une cité ouvrière, avec ses parents et ses frères.

Puis ce fut l’apprentissage du français à l’école (« j’adorais apprendre cette langue »), les petits boulots, l’Alliance française et l’entrée à l’université, à Paris, où elle obtient une maîtrise en Lettres Modernes et découvre Gérard de Nerval, qui deviendra son sujet de doctorat et de son essai, « Les figures féminines dans l’œuvre de Gérard de Nerval ».

Auteur de plusieurs recueils de poésie, de romans et d’essais, directrice littéraire aux éditions Lanore, elle a aussi participé à de nombreux événements littéraires majeurs, en France et à l’étranger.

LAPIS LAZULI

C’était au crépuscule d’un jour

En octobre je crois,

J’étais ivre, comme toujours

Je regardais les bateaux dériver

Assise sur un rocher de Leça

Une ville maritime

Antonio Nobre était là

Le poète désespéré Seul,

En silence, déjà en deuil de moi

Et puis à ma droite il y avait mon ancêtre

L’immense Miguel Torga

Lui,

Il me parlait une langue que j’avais entendue autrefois dans mon enfance là-bas, en plein coeur de ma patrie intérieure maintenant brisée pour moi, dans une ville de granit un soir traversant avec mes frères une rivière qui cache une frontière et les gardes, qui tirent sur les enfants, l’effroi…

(Alice Machado,  “Lapis lazuli”, extraits, in “L’agitation des rêves”)

J’ENTENDS LA VOIX DE MON PÈRE

Ce soir-là des nuages en chair vive flottaient au-dessus des montagnes d’autrefois, tout près d’ici sous le ciel de Ribeira. Il y avait une paix presque irréelle une passion d’attente juste avant la grande poussée d’avril et celle des œillets rouges impatients de faire exploser la sève de leur liberté Mais à quoi bon rester ici? Disait la voix de mon père: Tu es la poésie errante l’émoi de l’humanité Pars, cherche encore reviens la tête emplie de rêves déchiquetée par les vents Et ramène-moi les mirages du pays des chimères Et surtout le parfum de celui des Lumières Mais, je le sais déjà: lorsque tu arriveras dans ma demeure de granit Cherche-moi dans celle de l’Éternité…

(Alice Machado, extraits, in “Les songes de Rafael”)

Poésie entre deux rives – António TopaPoesia entre duas margens – António Topa

Immigrés économiques ou exilés politiques, les poètes portugais de France expriment, qu’ils soient populaires ou érudits, les sentiments et les messages propres de tous ceux qui vivent entre deux rives, entre deux mémoires. Leur voix poétique est l’écho des drames et des espérances de milliers d’hommes et de femmes partis à la recherche d’un avenir meilleur. Publiée initialement dans d’éphémères bulletins ou journaux associatifs, puis diffusée à travers les radios libres ou les radios locales, grâce au dur travail de quelques francs-tireurs agissant hors des circuits politiques et intellectuels reconnus, l’expression poétique portugaise en France tente de gagner une nouvelle “visibilité”.

Dans la présente rubrique, tous les 15 jours environ, nous présenterons un de ces poètes, à travers une brève notice biographique et quelques poèmes.

António Topa

capa O fio da palavra

 À travers sa poésie, António Topa évoque son propre itinéraire et manifeste ses sentiments, mais en même temps il exprime ceux de milliers d’hommes et de femmes qui se sont opposés à la guerre coloniale en Afrique, ont fui la dictature et la misère à la recherche d’un avenir meilleur et qui vivent aujourd’hui entre deux rives, entre deux mémoires. Sa poésie oscille entre réalisme et lyrisme, dans un langage libre du poids des conventions.

Né en 1948, à Porto, António Topa est issu d’une famille très modeste. Il a vécu son enfance et son adolescence  dans une « ilha » (« île »), nom donné aux habitations ouvrières de Porto. Cette période est évoquée dans son recueil de poèmes « O fio da palavra », publié en 1993 par les éditions ACAP 77 (Seine-et-Marne). Regroupés dans une première partie intitulée « Resistência », les poèmes écrits entre 1965 et 1970 contiennent déjà les interrogations et les inquiétudes du poète quant à son avenir, à celui de ses compatriotes et de son pays.

Très tôt il manifeste son opposition au régime politique de son pays et en 1968 il participe au 1er Congrès de l’Opposition Démocratique, à Aveiro. En 1969, il se réfugie en France et sera tour à tour secrétaire-général du Syndicat des Travailleurs Consulaires à l’Étranger, professeur d’éducation spécialisée et interprète, activité qu’il exerce actuellement. En tant que militant politique, il sera candidat au mandat de député sur les listes de l’APU et CDU de l’émigration.

Dans son deuxième recueil, bilingue, « Sur les lèvres du silence/Pelos lábios do silêncio” (éd. Lusophones, Paris, 2000), dominent les thèmes de l’exil, la saudade, l’amour et le sentiment d’être toujours en partance. L’apparente facilité avec laquelle António Topa construit ses vers nous laisse deviner que pour lui la poésie est un lieu d’exil naturel.

*************************************************

DESCOBRIMENTO DO CAMINHO PARA A EMIGRAÇÃO

Dantes era a Índia

canela cravo oiro

diamantes insinuando

no colo das fidalgas

um brilho

de prata e puta

Hoje

mulher de blusa de chita

saia rota e anónima

mas alta como o silêncio

atravessas a Espanha a pé

carregada de suor sangue

saudade e raiva

como outrora teus irmãos

brancos escravos negros

ontem hoje nem sempre

Outrora do Restelo para o Brasil

armados com a cruz medindo o mundo

mas desarmados de coragem

contando os filhos e as lágrimas

Outrora cruzando raças e sangue

semeando medos e tempestades e

hoje de Monção à Ponta de Sagres

receando homens ventos e marés

parindo filhos para o estrangeiro

Dantes era a Índia orgulho da raça

Hoje descobres Auchwitz em Austelitz

Paris e o boulevard St. Michel

« poboado » de desfigurados artistas

engordando-se de “coltura”

lá pelas “sorvonnes”

ou então em obscuros hotéis

e no “batiment” com “vacanças” pagas

dez contos em moeda portuguesa

Assim encobres o teu destino

descobrindo os seios mirrados

velha puta

(in “O fio da palavra”)

*************************************************

HISTÓRIAS DA HISTÓRIA

Ontem hoje

quem a história faz

sabe-lhe o amargo gosto

ontem hoje

pedalando pedalando

pesadas bicicletas

de sono e ódio

dos carvalhos para o porto

ontem hoje

às quatro ou

às cinco da manhã

pedalando pedalando

dos carvalhos para o porto

ou de grijó ou de sandim

pedalando pedalando

pesadas bicicletas

de sono e ódio

ou a pé

carregando a vida

e a marmita

carregando o ódio

ontem hoje

pesados comboios

atravessando a espanha

para alimentar

as fábricas da europa

e no metro de paris

carregando um sonho

antigos camponeses ontem

hoje operários apressados

que a indústria

e a europa reclamam

e trituram

(in “O fio da palavra”, excertos)

Immigrés économiques ou exilés politiques, les poètes portugais de France expriment, qu’ils soient populaires ou érudits, les sentiments et les messages propres de tous ceux qui vivent entre deux rives, entre deux mémoires. Leur voix poétique est l’écho des drames et des espérances de milliers d’hommes et de femmes partis à la recherche d’un avenir meilleur. Publiée initialement dans d’éphémères bulletins ou journaux associatifs, puis diffusée à travers les radios libres ou les radios locales, grâce au dur travail de quelques francs-tireurs agissant hors des circuits politiques et intellectuels reconnus, l’expression poétique portugaise en France tente de gagner une nouvelle “visibilité”.