Exposition « Refuser la guerre coloniale » du 19 avril au 5 mai 2019

Bonjour,

Notre association a le plaisir de vous annoncer la présentation de l’Exposition « Refuser la guerre coloniale » à la Maison du Portugal – Résidence André de Gouveia du 19 avril au 5 mai 2019.

Cette exposition rend compte de l’exil parisien des 200.000 portugais ayant fuit la guerre coloniale que le Portugal a menée en Afrique de 1961 à 1975. Par la même, elle redonne à l’histoire des insoumis, réfractaires et déserteurs portugais ayant immigrés en France une place dans la mémoire collective.

L’exposition est composée de d’objets, d’extraits de films, d’entretiens, de photographies, d’archives sonores, de caricatures, d’affiches, de vinyles et d’archives papiers. La scénographie témoigne de l’expérience de la fuite, de la vie d’exil à Paris et de l’engagement politique contre la guerre coloniale.

Ce projet a reçu le Label Paris Europe de la Mairie de Paris et le prix Cap Magellan du meilleur projet associatif.

Le vernissage de l’exposition aura lieu le 19 avril à partir de 19h en présence du plasticien Ângelo Ferreira da Sousa. À 20h30, Dj Mys35 nous offrira un set – en vinyles s’il vous plaît – spécialement taillé pour l’occasion. Nous espérons vous y retrouver nombreux et nombreuses.

D’autres événements seront organisés pendant la période de l’exposition.

Pour les connaître veuillez suivre notre page facebook.
Pour plus d’informations, consultez le site refuserlaguerrecoloniale.com.

Le site de l’association : memoria-viva.fr
Le site d’Ângelo Ferreira de Sousa : https://www.angeloferreiradesousa.net
Le mixcloud de DJ Mys35 : https://www.mixcloud.com/mys35/
L’affiche est signée Éléna Vieillard : http://www.elenavieillard.fr/

Maison du Portugal – Résidence André de Gouveia
Cité Internationale Universitaire de Paris
7 Boulevard Jourdan, 75014 Paris
RER B et TRAM 3a arrêt Cité Internationale Universitaire.

Horaires : Du lundi au vendredi de 10h à 18h
                 Le Samedi de 13h à 19h
                 Le Dimanche de 14h à 19h
Contact presse et scolaire : contact@memoria-viva.fr

Décès d’Élise de Lacerda

Notre amie Élise de Lacerda nous a quitté. Personnalité discrète, Élise a travaillé comme Chargée d’études au Ministère de l’éducation nationale. Elle a écrit plusieurs articles très intéressants sur la scolarisation des enfants étrangers, comme celui-ci disponible en ligne.

Élise était la veuve de Daniel de Lacerda, antifasciste, journaliste à Radio France Internationale et pour le journal Sans Frontières, membre fondateur du Centre d’étude et de dynamisation de l’émigration portugaise (CEDEP) et de la revue Latitudes, écrivain et activiste dans la communauté portugaise en France. Élise aidait beaucoup Daniel dans la révision des articles en français de la revue Latitudes.

Après le décès de Daniel, elle avait fait don des archives de son mari à l’association Mémoire Vive /Memória Viva pour alimenter le fonds d’archive déjà existant à La Contemporaine. Elle a participé activement à cette donation en organisant le dépôt, en triant au préalable les cartons d’archives et en nous ouvrant généreusement leurs portes et celle du bureau de Daniel.

L’association Mémoire vive/Memória viva lui rend aujourd’hui hommage et s’associe à la douleur de la famille et de ses amis.

Les obsèques auront lieu mercredi 6 mars 2019 à 11h précises au crématorium du Père Lachaise (métro Gambetta).

Projection du film « Mémoire bleue » de Lola Vieira

Les films « La troisième personne » d’Ana U et « Mémoire bleue » de Lola Vieira, réalisés dans le cadre du Master réalisation et création de Paris 8, seront projetés le mercredi 29 novembre à 21h (projection à 21h30) au cinema le Brady – 39 boulevard de Strasbourg 75010-. 

 

Mémoire Bleue : documentaire de 50 minutes

Le 13 novembre 1984, des jeunes pour la plupart issus de l’immigration partent en mobylette de Brest, Roubaix, Marseille et Strasbourg en direction de Paris. Pendant un mois, ils font halte dans une cinquantaine de villes où sont organisés débats et manifestations.
Trente ans après, de quoi se souviennent-ils, que leur reste-il de Convergence 84 pour l’égalité ?

Entrée à prix libre

SE DEFAIRE DE SES ARCHIVES – REFLEXIONS –

Ceci est la version complète de l’intervention d’Albano Cordeiro à la journée de présentation du fonds d’archive créé par notre association à la BDIC, le 6 juin 2017.

 

Il se peut que le fait de se défaire de documents divers et variés que l’on a accumulé pendant sa vie active, provienne principalement du sentiment que leur mise au rebut constituerait une perte pour l’évolution des connaissances dans les domaines sur lesquels porte la documentation en question.

Dans mon cas, j’ai eu à constituer et ensuite à conserver une documentation extrêmement variée dans différents domaines. Cette réalité résulte, d’une part de ma trajectoire au long de ma vie universitaire et militante, et, d’autre part, de mon itinérance par divers espaces géographiques.

La diversité de mes archives reflète le fait que j’ai vécu en quatre espaces géographiques et socio-culturels différents. Il s’agît du Mozambique, du Portugal, de l’Italie et de la France. A cette liste l’on pourrait encore ajouter le Luxembourg, où j’ai fait plusieurs séjours dont un de six mois, pour des raisons professionnelles. A cela il faut ajouter la documentation sur des thèmes concernant les migrations internationales, donc sur d’autres espaces

En ce qui concerne l’immigration portugaise en France, je me suis particulièrement orienté vers le mouvement associatif local portugais, le mouvement associatif de migrants le plus important que la France a connu. Dans ce cadre, je défends l’analyse de la dite « invisibilité des portugais » issue d’un comportement de discrétion généralisé dans le milieu portugais, interprété comme étant dû à une capacité d’intégration facile dans la société française. Cette « invisibilité » et cette « facilité d’intégration » contrastaient avec la « visibilité » des immigrants d’origine maghrébine en particulier. Il s’agît ici d’une visibilité issue d’une familiarité avec les institutions françaises (issus de pays anciennement colonisés par la France) et d’un contentieux historique pas complètement résorbé lié aux luttes pour les indépendances de ces pays.

Les longs séjours dans ces espaces ont laissé leur trace dans l’inventaire de la documentation déposée. Pour ce qui concerne le dépôt en cours dans la BDIC  de Nanterre, il ne concerne que la France et en particulier l’immigration portugaise.  Mais la documentation accumulée sur plus de 40 ans concerne le Mozambique, l’Italie, la France et le Luxembourg. La production écrite par moi-même et celle avec d’autres auteurs), articles et autres publications (y inclus des DVD), font également partie de la documentation.

Ceci indépendamment des documents et œuvres diverses relatives à des questions idéologiques, principalement sur le débat sur la démocratie, sujet toujours d’actualité et sur lequel j’ai travaillé longtemps (articles, dans une grande variété de revues et autres publications, ouvrages collectifs). De même avec le sujet de la « Nouvelle  Citoyenneté » (basée sur la résidence, donc sur l’idée du «Vivre Ensemble»),  développé en articles et ouvrages. Ajoutons le thème de la « citoyenneté collective », applicable aux acteurs collectifs des sociétés, et répondant aux exigences d’une démocratie participative, tandis que la « citoyenneté individuelle » est elle propre à la démocratie représentative.

En ce qui concerne les thèmes politiques, la documentation recueillie touchait une grande variété de sujets, seulement une petite partie fut sélectionnée pour la donation, entre autres pour des raisons de langue.

  1. QU’EST-CE QUE ME LIE AU MOZAMBIQUE ?

Je dis Mozambique -et particulièrement Maputo (ex-Lourenço Marques)- mais pourquoi?

Parce que ce fût là que j’ai ouvert les yeux sur le monde qui m’entourait, en sortant de l’enfance et c’est dans ce monde là, pendant l’adolescence, que je me suis construit. J’ai donc développé un sentiment d’appartenance au monde connu là-bas.

Pas facile dans une société coloniale. Multiples situations de peur, réelles ou supposées, structurent les individus.

Du fait de ma fréquentation de milieux de gens attachés à des idées de gauche, j’ai adhéré à l’idée d’indépendance politique du pays, issue logique pour sortir des peurs et construire un avenir pour tous. J’ai suivi les luttes qui allaient dans ce sens et qui se développaient alors dans les pays africains.

J’ai eu la chance de sortir exempté de l’examen d’entrée à l’armée. Cela s’est passé 4 ans avant le déclenchement de la guerre coloniale. Quittant le Mozambique pour faire des études universitaires au Portugal, je m’engage progressivement dans la lutte pour l’indépendance des colonies et je deviens responsable dans l’Association des Étudiants des Colonies Portugaises (C.E.I.), en tant que Secrétaire Général de la section de cette association à l’Université de Porto.

Avec d’autres militants pour l’indépendance des colonies, lorsque que la guerre coloniale est déclenchée en Angola (1961), je prends l’exile pour joindre les mouvements nationalistes des colonies portugaises et pour reproduire à l’extérieur l’Association des Étudiants des Colonies Portugaises. Celle-ci (UGEAN) est créée en 1961 à Rabat. Je ferais partie de la commission d’organisation du  2ème   Congrès de l’UGEAN tenu à Rabat (1962). 

Je suis revenu sur le terrain, au Mozambique bien d’années après, En 1994, j’ai été Observateur International, pour l’Union Européenne, aux premières élections présidentielles et législatives libres tenues au Mozambique. Pour la Ligue Mozambicaine des Droits Humains (LMDH), j’ai été encore Observateur aux élections de 1999 et 2009.

L’ITALIE

Comme d’autres étudiants des colonies portugaises exilés à Paris en 1961, j’ai obtenu via le Conseil Mondial des Eglises, et en particulier, la CIMADE, une bourse pour poursuivre les études à Rome.

Pendant le séjour à Rome (5 années), j’ai poursuivi mes contacts avec les étudiants des colonies portugaises, en tant que membre de l’UGEAN (voir ci-dessus). J’ai été amené à avoir des relations militantes avec le PCI (Parti Communiste Italien) dans le cadre de la mise en relation avec des leaders du mouvement nationaliste des colonies portugaises et en particulier du Mozambique.

J’ai participé aux mouvements étudiants, principalement à la grève de 1965 et celle de fin février 1967 (manifestation Valle Giulia, fac architecture de Rome).

J’ai cherché à suivre la production d’idées politiques dans les mouvements minoritaires de jeunes. J’ai ainsi suivi Lotta Continua e Potere Operaio. J’ai aussi eu des contacts, plus tard, des contacts sporadiques avec les Brigate Rosse. Ces mouvements je les ai suivis même après mon installation à Grenoble (fin 1966). Dans les premières années de l’installation à Grenoble, j’allais, de temps à autre, le week-end, à Turin pour suivre l’action militante de Lotta Continua particulièrement centrée sur des ouvriers de FIAT.

Dans les années 80, cette expérience me mène à établir des relations amicales avec Oreste Scalzone (leader étudiant italien très connu) qui se réfugie en France à cette époque.

FRANCE

Mes premiers travaux professionnels d’économiste sociologue ont porté sur les conditions de vie et de travail des travailleurs migrants algériens en France. J’approfondissais par ailleurs d’autres aspects touchant la diversité de la migration économique.

J’ai vécu pleinement les événements de 1968 à l’Université des Sciences Humaines de Grenoble, en m’associant avec le mouvement étudiant local émergeant suite aux grandes manifestations d’étudiants de Paris début Mai 68. Ce mouvement réussit à prendre le bureau de l’UNEF à une direction d’influence trotskyste. C’est le « Mouvement du 10 Mai » , connu comme les «Codacs » et qui a poursuivi son action militante sur une bonne partie de l’année 1969.

Bien qu’inséré -en tant que migrant moi-même- dans le mouvement associatif local et national portugais, je n’aborderais ce sujet comme thème de recherche que dans la période qui suit le coup d’état du 25 Avril 1974. Alors, spontanément et en quelques jours je produis un petit rapport sur le mouvement associatif local qui fût envoyé ensuite au Secrétaire d’État aux Communautés immigrées du gouvernement formé après le coup d’état.

Cette participation aux luttes d’étudiants et de soutien aux luttes ouvrières (présence dans les manifestations d’ouvriers grévistes de plus en plus isolés), a été probablement à l’origine d’un arrêté d’expulsion du territoire qui m’a été communiqué oralement par le directeur de mon institut de recherche. Quelques heures après cette annonce, je passais la frontière avec l’Italie, où je me suis réfugié pendant un mois. Le retour a pu néanmoins avoir lieu, l’arrêt d’expulsion n’ayant pas été mis à exécution.

Huit ans plus tard, ayant déposé une demande de naturalisation française, j’ai eu la surprise de recevoir un refus. J’ai fini par l’avoir, quelques années après. La gauche mitterrandienne avait accédé au pouvoir et j’ai mis au courant de ma demande le responsable de la Commission Immigration du PS, ainsi que le directeur du Fonds d’Action Social (FAS). Le Ministre de l’Intérieur, Gaston Deferre, m’a averti que ma demande serait examinée (dossier « naturalisation » dans les archives déposées).

Dans les années 80 – années pendant lesquelles le Portugal mène une politique plus ouverte envers les communautés émigrées – en France, avec un gouvernement dominé par le PS, le mouvement associatif local des Portugais se développe et prend des proportions nouvelles avec des échanges bien plus importants que dans la décennie précédente. Le SPAC (Service d’Aide aux Communautés), intégré dans les services consulaires, facilite le lien entre dirigeants associatifs actifs et dynamiques. Des groupes de jeunes, issus le plus souvent des groupes folkloriques crées dans les associations de leurs parents, créent des groupes musicaux ou/et de danse.

C’est dans ce contexte qu’est crée le CEDEP (Collectif d’études et de Dynamisation de l’Émigration Portugaise), en 1982. Le CEDEP a réuni des dirigeants associatifs, des chercheurs et animateurs d’associations et ONG françaises, y inclus la Pastorale des Migrants, et des membres du SPAC, à titre individuel. Le membre fondateur le plus engagé fut Manuel Dias, son premier président. José Vieira, après son engagement dans Convergence 84 Pour l’Égalité (1984), a été l’animateur du CEDEP préparant une exposition de photographies sur l’immigration portugaise (1985).

Une des raisons qui ont amené à la création du CEDEP fût la prise de conscience d’un certain isolement du mouvement associatif portugais en France. Cet isolement était partiellement dépassé dans le cas de dirigeants associatifs (peu nombreux) plus ou moins proches de certaines structures sociales (telles que des partis politiques, église catholique ou mouvements antifascistes radicaux). Le CEDEP a cherché des liens avec des structures officielles ayant trait à l’immigration (FAS en particulier), ainsi qu’aux structures militantes (fédérations associatives de migrants, ONG). C’est dans ce cadre que le CEDEP a participé activement au CAIF (Conseil des Associations Immigrés de France), particulièrement dynamisé par des associations maghrébines.

Les premières années 80 sont témoins de l’émergence d’actions culturelles publiques, plus ou moins visibles, portées par des portugais de France. Signalons le Collectif d’action culturelle « Centopeia », constitué de jeunes, qui prend l’initiative d’organiser et de participer à des expositions publiques, des débats, théâtre, cinéma, et autres actions culturelles militantes pour faire connaître leur communauté1.

Dans la suite de l’action de l’association de jeunes Cap Magellan émerge une Coordination des Collectivités Portugaises de France (CCPF), qui mènera diverses activités parmi lesquelles des Rencontres annuelles de Lusodescendants.

« Convergence 84 pour l’égalité », après la dite Marche des Beurs (1983), a été une initiative dans laquelle des jeunes portugais – alliés à des jeunes d’origine maghrébine, d’origine française et avec une fraction des marcheurs de l’année précédente – ont un rôle déterminant, en particulier dans l’organisation des trajets à mobylette qui devaient converger vers Paris. Hélas, les médias, en général, «n’ont pas vu» la participation portugaise, et la thématique de la valorisation de la diversité ethnique française a été abandonnée en cours de route. C’est l’antiracisme qui a été repris en changeant ainsi l’orientation générale prise au départ de la mobilisation.

Cette péripétie est venue renforcer l’analyse donnant aux immigrés portugais la qualité d’ »invisibles ». Cette «invisibilité» se présentait ici sur un aspect négatif : leurs initiatives au sein de la société française passaient inaperçues.

 

REFERENCES

Blog : https://blogs-mediapart.fr/albano-cordeiro/blog

bibliographie de Albano Cordeiro (in Cairn.info) :

– Une conception alternative de l’immigration en Europe

Dans Les Lois de l’inhospitalité (La Découverte, 1997)

Premières lignes https://www.cairn.info/biblio.php?id_numpublie=DEC_FASSI_1997_01&id_article=DEC_FASSI_1997_01_0235

Articles de revues

 

Les Portugais et les marches de 1983 et 1984Les dessous de la manipulation raciste de l’opinion publique distinguant des communautés “visibles” et “invisibles”

Dans Migrations Société 2015/3 (N° 159-160)

Premières lignes  https://www.cairn.info/biblio.php?id_numpublie=MIGRA_159&id_article=MIGRA_159_0171

 

Vous avez dit « Démocratie réelle » ?

Dans Multitudes 2014/1 (n° 55)

Résumé Version HTML Version PDF https://www.cairn.info/biblio.php?id_numpublie=MULT_055&id_article=MULT_055_0203

 

Convergence 84 : retour sur un échec

Dans Plein droit 2005/2 (n° 65-66)

Résumé Version HTML Version PDF https://www.cairn.info/biblio.php?id_numpublie=PLD_065&id_article=PLD_065_0059

 

Le va-et-vient des Portugais en Europe

Dans Revue Projet 2002/4 (n° 272)

Résumé Version HTML Version PDF https://www.cairn.info/biblio.php?id_numpublie=PRO_272&id_article=PRO_272_0063

ouvrages collectifs

  1. CORDEIRO, (1997). “A communauté portugaise aujourd’hui”, communication inaugurale du

colloque “Portugais de France, citoyens de l’Europe: état des lieux et avenir” (3 avril 1993), in

Actes des Assises de la Communauté Portugaise de France”, éd. ACAP.

  1. CORDEIRO, (1997). “Une conception alternative de l’immigration en Europe”, in D. FASSIN,

Alain MORICE et Catherine QUIMINAL, “Les lois de l’inhospitalité – les politiques de

l’immigration à l’épreuve des sans papiers”, La Découverte/essais, pp. 235/248.

  1. CORDEIRO, (1999). “Les Portugais, une population “invisible ?”, in “Immigration et intégration

– l’état des savoirs”, La Découverte/ Textes à l’appui, pp. 106/111.

articles de revues (avec comité de rédaction)

  1. CORDEIRO, (1997). Responsabilité de la préparation d’un numéro d’Hommes & Migrations sur l’immigration portugaise en France, n° 1210, novembre-décembre 1997.
  1. CORDEIRO, (1999). “Les apports de la communauté portugaise à la diversité ethno-culturelle

de la France”, in Hommes & Migrations, n° 1210, nov-déc. 1999, pp.5/17.

A. CORDEIRO et M. A. Hily (2000). « La fête des portugais : héritage et invention », in Revue

Européenne des Migrations Internationales, 2000 (16), pp. 59/76.

articles (revues diverses)

A . CORDEIRO, (1999). “Dans 10-15 ans – Que adviendra-t-il de l’identité des Portugais de

France?” in Latitudes, revue franco-portugaise, mai 1999.

A. CORDEIRO, (1999). “Le Portugal entre émigration et immigration – le Portugal et les défis d’une

société pluriculturelle ”, éditorial et coordination de numéro thématique de la revue Migrance,

édition Mémoire-Génériques n° 15, troisième trimestre 1999.

1 «Le Collectif Centopeia regroupe des jeunes issus de l’immigration portugaise. Notre démarche est de promouvoir de nouvelles pratiques culturelles, aider à naitre de nouvelles sources d’information, a fin que circulent et changent les idées ; notre but est d’influer sur la société française, pour que s’y affirment et s’y mélangent de manière toujours plus riche ses diverses composantes culturelles. Notre activité est «multimédia» (écrit, expression radiophonique, audio visuel, bande dessinée, etc.). » – extrait de la brochure « Thos : chuchotements dans l’arrière-cour », publication du Collectif Centopeia, 64 p., 1985.  

Qui commente le site de Mémoire Vive / Memória Viva ?

L’association Mémoire Vive / Memória Viva est régulièrement sollicitée par email, téléphone, message facebook et même par commentaires sur notre site. Nous publions aujourd’hui un florilège de ces commentaires qui donnent le ton des témoignages et des demandes que nous pouvons recueillir, et par là même l’intérêt général de notre association.


Bonjour, je viens de faire cours à xxx qui m’a parlé de ce que vous faites. Mes parents sont immigrés et cette histoire touche beaucoup notre famille. Quelles sont vos prochaines conférences et avez-vous une liste des conférences données.
Merci


1954. Mes parents d’origine bretonne, mon frere et moi(4 ans) avons habité 3 rue des Violettes , pas loin de l’igloo jaune, qui servait de patronage. Les igloos étant en fibrociment épais de 8mm, l’hiver, le lait gelait dans la carafe, faisant éclater le verre; ma mère mettait le bloc de lait gelé dans la casserole afin de déjeuner avant le départ pour l’école, le clos d’ambert ;Pas d’éléctricité, une cuisiniere à charbon qu’il fallait recharger au milieu de la nuit. certains matin, je pouvait gratter le givre formé sur la parois contre notre lit. 7 ans dans ces conditions.puis un logement hlm en 1961 à blanc mesnil. l’appel de l’abbé Pierre nous a permis d’être invité dans des familles en hiver et aussi en été à la ferme. C’était chouette.


Boa tarde,
Desde já muito obrigado pelo vosso tempo e pela vossa dedicação a nossa historia.
O meu nome é xxx ,sou filho e neto de emigrantes que foram a salto para a França nos anos 60 e 70.
Gostaria de saber os caminhos que o meus avós e a minha mãe percorram quando foram a salto mas infelizmente já não lhes posso perguntar.
Gostava de saber o sitio mais ou menos exacto onde é que os emigrantes da zona norte e do Minho passavam a fronteira Espanhola a salto e onde e qual o comboio que apanhavam em Espanha que os levava até Irun.
Não sei se me podem ajudar mas agradeço na mesma por tudo o que fazem.


Caros compatriotas,

Havera ainda alguem com memoria viva de uma visita feita por Mario Soares (antes de ser famoso)num memoravel domingo aos portugueses do entao bidonville existente em Champigny-sur-Marne na primeira metade de 1966? Alias, apos o almoco em familia houve alguem que o levou algures para ver a famosa mesa de Jean Jaures… Eu, que entao era estudante, fui um dos dois portugueses que o acompanharam na visita. Encontro-me no processo de escrever um testemunho por ocasiao da sua morte e gostaria de ter uma ideia mais precisa acerca da data exacta da visita.  Parabens pelo vosso laudavel iniciativa da Memoria-Viva! As minhas saudacoes e agradecimentos por qualquer possiver ajuda neste topico.


Se por um lado é louvável o trabalho e a dedicação dos imigrantes portugueses, bem como a sua imagem de « bom trabalhador ». O cliché de « maçon » ou de « femme de ménage » acaba por dificultar o acesso dos portugueses, com habilitações académicas mais elevadas, no mercado de trabalho. É demasiado redutor associar os portugueses e Portugal apenas às profissões referidas, associação que cria, muitas vezes, situações discriminatórias.
Seria importante apostar na imagem dos portugueses e das portuguesas, que não são apenas bons « maçons » e femmes de ménage » », são também bons médicos, professores, engenheiros, enfermeiros, juristas,gestores, etc. A nova imigração portuguesa, que chega à França, é diferente da que chegou nos anos 60 e 70.


j ai habiter ce camp de 1964 a 1969 on payai notre loyer au pere josef pres du cathechisme dans un igloo deux ohambres et le grad salon rue jule ferry ecole le clos d ember monsieur miller nous demenager pour 5 ans une cite de la joie plessis trevisse et encore une cite emmaus a aulnay sous bois une vie grande detresse pour mes parent mais moi j ai mes souvenirs


comité du soutien des déserteurs. Je me souviens encore dans les années 70, dans la maison de l’ allemagne ( aujourd’hui maison henri heine) à la cité universitaire, nous étions trés liés avec les camarades portugaises autour de xxx, qui ont accueilli les déserteurs .


Caros Srs., procuro o filme « O salto » de Christian de Chalonge. tenho muito interesse em visualizá-lo mas não o encontro em nenhum lado. Será que me podem ajudar? Obrigada.


Também fui desertor em 1963. Fui a salto no dia da inspeção militar. Ainda tenho algumas recordações; ex: Mala de cartão da m/ primeira viagem de comboio. Vivi em Grenoble e acompanhei muitas atividades dos camaradas Xê, Tino Flores e outros…


Queridos primos,
em primeiro lugar tenho de pedir disculpa para escrever (e falar) como um francês. Ningem nunca falou português a casa. Hà mais ou menos 10 anos, fui no Instituto Camões em Paris afim de saber como se diz « bonjour » na lingua dos meus avos. No inicio, a profesora achou : aqui esta um idiota, ou um mentiroso compulsivo o que não sou. Finalmente, obtinha um « Certificado 2°modulo, com a classificação de : bom » !
Mais, je vais arrêter le massacre, et m’exprimer en français. En fait, je suis tombé sur votre site un peu par hasard, et cela tombe bien puisque j’aimerais (depuis longtemps) effectuer un reportage sur une immigration portugaise qui visiblement n’intéresse plus grand monde.
Pourtant, il s’agit des pionniers, de ceux qui à la fin de années 1920 sont partis, en laissant derrière eux tout ce qu’ils avaient. S’ils revenaient aujourd’hui, ils seraient sans doute effarés d’apprendre que les gosses des immigrés retournent au village, pour les vacances.
Mais, là n’est pas le problème. En fait, je cherche à entrer en contact avec xxx qui a consacré une thèse à ces portugais qui sont venus en France pour travailler dans l’industrie textile, dans le nord de la France. Son travail me permettrait de m’appuyer sur des chiffres, et sur des faits qui méritent sans doute davantage qu’un reportage de 52 minutes. J’aimerais, aussi, adresser un mail à Madame Volovitch-Tavares qui sera, peut-être, intéressée par ma démarche.
Autrement dit, si vous pouvez m’aider, ne vous gênez-pas !
Eu sou o neto de xxx e de xxx. E em 1928 quando eles decidavam ir se embora. Eram naturais de pequenos aldeias que fazem parte da freguesia da Covilhã.
Tenho 61 anos. Sou journalista. Não gosto da bandeira portuguesa (prefiro a branca com a cruz azul), não gosto do fado (so gosto do fado quando crianças cantarem), não sei quem é Vasco da Gama ( so conhece Gil Eanes), não gosto do vinho do Porto (so gosto o de Alentejo, onde nunca fui).
Bref, je suis français.
Merci pour votre aide. Ajuda… e boa sorte a todos.


where can i buy or download this movie-documentary ?


Bonjour,
Où peut on se procurer le film svp, il est très difficile de le trouver!
Merci d’avance


Bonjour,
nous organisons un festival littéraire les 20 et 21 septembre 2014 à Ivry sur Seine, et il se trouve que nous prévoyons 3 débats sur le Portugal (parmi plus de 30 rencontres).
Nous serions heureux que vous puissiez relayer l’information. A qui dois-je écrire ?
Le réalisateur Pedro Fidalgo, dont nous montrerons le film « Changer de vie » m’a inviter à contacter xxx…
Merci de votre réponse.


À Associação Memória Viva

Pedido de divulgação

FILMES DO HOMEM – Festival de Documentário de Melgaço, organizado pela Câmara Municipal de Melgaço e pela Associação AO NORTE, pretende promover e divulgar o cinema etnográfico e social, refletir com os filmes sobre identidade, memória e fronteira, e contribuir para um arquivo audiovisual sobre a região.
O tema FILMES DO HOMEM 2014 é a Emigração portuguesa para França.
Agradecemos a divulgação desta iniciativa.


j’aimerais retrouver Ilda Santos avec qui j’ ai travailler a Weinfelden Suisse , dans les annees 90 . merci.


La musique de ce film est de Luis Cilia.


Je ne pourrai pas assister à la présentation du livre, j’en suis désolé mais j’espère le lire un jour, ça doit être instructif !


fascinant et bien écrit
j ai reconnu beaucoup de moments de mon existence dans ce récit
j aimerais connaitre d avantage sur Ilda, l auteure
tels que son age quand est elle arrivée en France, ce quelle est devenue
Merci


je recherche CARLOS rencontré au BAL LE CYRANO rue de la ROQUETTE à PARIS en 1970 il venait avec son ami JEAN et moi avec MARIE si qqu’un le reconnaît faites moi signe il doit avoir dans les 63 ANS merci par avance


bonjour,
merci de nous informer de la possibilité d’acheter en DVD le dernier film de José Veira, le pain que le diable a pétri
à très vite

Se défaire de ses archives par Albano Cordeiro

Ce texte correspond à la transcription de l’intervention du sociologue Albano Cordeiro lors de la remise de ses archives à la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC), le 19 juin 2017. Ces archives font désormais du fonds Mémoire Vive/Memória Viva, qui rassemble des documents de nature diverses (archives personnelles, presse immigrée, documentation, archives militantes, entretiens ) sur l’Histoire de l’immigration portugaise.

Il se peut que le fait de se défaire de documents divers et variés que l’on a accumulé pendant sa vie active, provienne principalement du sentiment que leur mise au rebut constituerait une perte pour  l’évolution des connaissances dans les domaines sur lesquels porte la documentation en question.

Dans mon cas, j’ai eu à constituer et ensuite à conserver une documentation extrêmement variée dans différents domaines. Cette réalité résulte, d’une part de ma trajectoire au long  de ma vie universitaire et militante, et, d’autre part, de mon itinérance par divers espaces géographiques.

La diversité de mes archives reflète le fait que j’ai vécu en quatre espaces géographiques et socio—culturels  différents. Il s’agît du Mozambique, du Portugal, de l’Italie et de la France. A cette liste l’on pourrait encore ajouter le Luxembourg, où j’ai fait plusieurs séjours dont un de six mois, pour des raisons professionnelles. A cela il faut ajouter la documentation sur des thèmes concernant les migrations internationales.

En ce qui concerne l’immigration portugaise en France, je me suis particulièrement orienté vers le mouvement associatif local portugais, le mouvement associatif de migrants le plus important que la France a connu. Dans ce cadre, je défends l’analyse de la dite « invisibilité des portugais » issue d’un comportement de discrétion généralisé dans le milieu portugais, interprété comme étant dû à une capacité d’intégration facile dans la société française. Cette « invisibilité » et cette « facilité d’intégration » contrastaient avec la « visibilité » des immigrants d’origine maghrébine en particulier. Une visibilité issue d’une familiarité avec les institutions françaises (issus de pays anciennement colonisés par la France) et d’un contentieux historique pas complètement résorbé lié aux luttes pour les indépendances de ces pays.

Les longs séjours dans ces espaces ont laissé leur trace dans l’inventaire de la documentation  déposée. Pour ce qui concerne le dépôt en cours dans la BDIC  de Nanterre, il ne concerne que la France et en particulier l’immigration portugaise.  Mais la documentation accumulée sur plus de 40 ans concerne le Mozambique, l’Italie, la France et le Luxembourg. La production écrite propre (moi-même et avec d’autres auteurs), articles et autres publications (y inclus des DVD) font également partie de la documentation.

Ceci indépendamment des documents et œuvres diverses relatives à des questions idéologiques, principalement  sur le débat sur la démocratie, sujet toujours d’actualité et sur lequel j’ai travaillé longtemps (articles, dans une grande variété de revues et autres publications, ouvrages collectifs). De même avec le sujet de la « Nouvelle  Citoyenneté » (basée sur la résidence, donc sur l’idée du «Vivre Ensemble»),  développé en articles et ouvrages. Ajoutons le thème de la « citoyenneté collective », applicable aux acteurs collectifs des sociétés, et répondant aux exigences d’une démocratie participative, tandis que la « citoyenneté individuelle » est-elle- propre à la démocratie représentative.

En ce qui concerne les thèmes politiques, la documentation recueillie touchait une grande variété de sujets,  seulement une petite partie fut sélectionnée pour la donation, entre autres pour des raisons de langue.

QU’EST-CE QUE ME LIE AU MOZAMBIQUE ?

Je dis Mozambique –et particulièrement Maputo (ex-Lourenço Marques) –  pourquoi ?

Parce que ce fût là que j’ai ouvert les yeux sur le monde qui m’entourait, en sortant de l’enfance, Et c’est dans ce monde là, pendant l’adolescence, que je me suis construit. J’ai donc développé un sentiment d’appartenance au monde connu là-bas.

Pas facile dans une société coloniale. Multiples situations de peur, réelles ou supposées, structurent les individus. 

Du fait de ma fréquentation de milieux de gens attachés à des idées de gauche, j’ai adhéré à l’idée d’indépendance politique du pays, issue logique pour sortir des peurs et  construire un avenir pour tous. J’ai suivi les luttes dans ce sens qui se développent alors dans les pays africains.

J’ai eu la chance de sortir exempté de l’examen d’entrée à l’armée. Cela s’est passé 4 ans avant le déclenchement de la guerre coloniale. Quittant le Mozambique pour faire des études universitaires au Portugal, je m’engage progressivement dans la lutte pour l’indépendance des colonies et je deviens responsable  dans l’Association des Etudiants des Colonies Portugaises (C.E.I.), en tant que Secrétaire Général de la section de cette association à l’Université de Porto. 

Avec d’autres militants pour l’indépendance des colonies, lorsque que la guerre coloniale est déclenchée en Angola (1961), je prends l’exil pour rejoindre les mouvements nationalistes des colonies portugaises et pour reproduire à l’extérieur l’Association des Etudiants des Colonies Portugaises. Celle-ci (UGEAN) est créée en 1961 à Rabat. Je ferais partie de la commission d’organisation du 2ème Congrès de l’UGEAN tenu à Rabat (1962). 

Je suis revenu sur le terrain, au Mozambique bien d’années après, En 1994, j’ai été Observateur International, pour l’Union Européenne, aux premières élections présidentielles et législatives libres tenues au Mozambique. Pour la Ligue Mozambicaine des Droits Humains (LMDH), j’ai été encore Observateur aux élections de 1999 et 2009.

L’ITALIE

Comme d’autres étudiants des colonies portugaises exilés à Paris en 1961, j’ai obtenu via le Conseil Mondial des Eglises, et en particulier, la CIMADE, une bourse pour poursuivre les études à Rome.

Pendant le séjour à Rome (5 années), j’ai poursuivi mes contacts avec les étudiants des colonies portugaises, en tant que membre de l’UGEAN (voir ci-dessus). J’ai été amené à avoir des relations militantes avec le PCI (Parti Communiste Italien) dans le cadre de la mise en relation avec des leaders du mouvement nationaliste des colonies portugaises et en particulier du Mozambique.

J’ai participé aux mouvements étudiants, principalement à la grève de 1965 et celle de fin février 1967 (manif Valle Giulia, fac architecture de Rome).

J’ai cherché à suivre la production d’idées politiques dans les mouvements minoritaires de jeunes. J’ai ainsi suivi Lotta Continua  e Potere Operaio, ainsi que, plus tard, les Brigatte Rosse. Ces mouvements je les ai suivis même après mon installation à Grenoble (fin 1966). Dans les premières années de l’installation à Grenoble, j’allais, de temps à autre, le week-end, à Turin pour suivre l’action militante de Lotta Continua auprès des ouvriers de FIAT.

Dans les années 80, cette expérience mène à établir des relations amicales avec Oreste Scalzone (leader étudiant italien très connu) qui se réfugie en France à cette époque.

FRANCE

Mes premiers travaux professionnels d’économiste sociologue ont porté sur les conditions de vie et de travail des travailleurs migrants algériens en France. J’approfondissais par ailleurs d’autres aspects touchant la diversité de la migration économique.

J’ai vécu pleinement les évènements de 1968 à l’Université des Sciences Humaines de Grenoble, en m’associant avec le mouvement étudiant local émergeant suite aux grandes manifestations d’étudiants de Paris début Mai 68. Ce mouvement réussit à prendre le bureau de l’UNEF à une direction d’influence trostkyste qui a poursuivi des luttes encore sur l’année 1969.

Bien qu’inséré – en tant que migrant moi-même – dans le mouvement associatif local et national portugais, je n’aborderais ce sujet comme thème de recherche que dans la période qui suit le coup d’état du 25 Avril 1974. Alors, spontanément et en quelques jours je produis un petit rapport sur le mouvement associatif local qui fût envoyé ensuite au Secrétaire d’Etat aux Communautés immigrées du gouvernement formé après le coup d’état.

Cette participation aux luttes d’étudiants et de soutien aux luttes ouvrières (présence dans les manifestations d’ouvriers grévistes), a été probablement à l’origine d’un arrêté d’expulsion du territoire qui m’a été communiqué oralement par le directeur de mon institut de recherche. Quelques heures après cette annonce, je passais la frontière avec l’Italie, où je me suis réfugié pendant un mois. Le retour a pu néanmoins avoir lieu, l’arrêt d’expulsion n’ayant pas été mis à exécution.

Huit ans plus tard, ayant déposé une demande de naturalisation française, j’ai eu la surprise de recevoir un refus. J’ai fini par l’avoir, quelques années après. La gauche mitterrandienne avait accédé au pouvoir et j’ai mis au courant de ma demande le responsable de la Commission Immigration du PS, ainsi que le directeur du Fonds d’Action Social (FAS). Le Ministre de l’Intérieur, Gaston Deferre, m’a averti que ma demande serait examinée (dossier « naturalisation » dans les archives déposées).

Dans les années 80 – années pendant lesquelles le Portugal mène une politique plus ouverte envers les communautés émigrées – en France, avec un gouvernement dominé par le PS, le mouvement associatif local des Portugais se développe et prend des proportions nouvelles avec des échanges bien plus importants que dans la décennie précédente. Le SPAC (Service d’Aide aux Communautés), intégré dans les services consulaires, facilite le lien entre dirigeants associatifs actifs et dynamiques. Des groupes de jeunes, issus le plus souvent des groupes folkloriques crées dans les associations de leurs parents, créent des groupes musicaux ou/et de dance.

C’est dans ce contexte qu’est créé le CEDEP (Collectif d’Etudes et Documentation de l’Emigration Portugaise), en 1982. Le CEDEP a réuni des dirigeants associatifs, des chercheurs et animateurs d’associations et ONG françaises, y inclus la Pastorale des Migrants, et des membres du SPAC, à titre individuel. Le membre fondateur le plus engagé fut Manuel Dias, son premier président. José Vieira, après son engagement dans Convergence 84 Pour l’Egalité (1984), a été l’animateur du CEDEP préparant une exposition de photographies sur l’immigration portugaise (1985).

Une des raisons qui ont amené à la création du CEDEP fût la prise de conscience d’un certain isolement du mouvement associatif portugais en France. Cet isolement était partiellement dépassé dans le cas de dirigeants associatifs (peu nombreux) plus ou moins proches de certaines structures sociales (telles que des partis politiques, église catholique ou mouvements antifascistes radicaux). Le CEDEP a cherché des liens avec des structures officielles ayant trait à l’immigration (FAS en particulier), ainsi qu’aux structures militantes (fédérations associatives de migrants, ONG). C’est dans ce cadre que le CEDEP a participé activement au CAIF (Conseil des Associations Immigrés de France), particulièrement dynamisé par des associations maghrébines.

CONVERGENCE 84 POUR L’EGALITE, après la dite Marche des Beurs (1983), a été une initiative dans laquelle des jeunes portugais – alliés à des jeunes d’origine maghrébine, d’origine française et avec une fraction des marcheurs de l’année précédente – ont un rôle déterminant, en particulier dans l’organisation des trajets à mobilette qui devaient converger vers Paris. Hélas, les médias, en général, «n’ont pas vu» la participation portugaise, et la thématique de la valorisation de la diversité ethnique française a été abandonnée en cours de route. C’est l’antiracisme qui a été repris en changeant ainsi l’orientation générale prise au départ de la mobilisation .

Cette péripétie est venue renforcer l’analyse donnant aux immigrés portugais la qualité d’«invisibles ». Cette «invisibilité» se présentait ici sur un aspect négatif : leurs initiatives au sein de la société française passaient inaperçues.

 

 

Mémoire Vive / Memória Viva lance un fonds d’archive sur la mémoire de l’immigration portugaise

L’ouverture du fonds a compté avec les interventions de Franck Veyron, responsable du département des archives écrites et audiovisuelles de la BDIC, ilda Nunes, présidente de Mémoire Vive/Memória Viva, Marie Christine Volovitch-Tavares, historienne et vice présidente du CERMI (Centre d’études et de recherches sur les migrations ibériques), Tatiana Sagatni de l’association Génériques et de deux donateurs : Vasco Martins et Albano Cordeiro.

Veuillez trouver ici en intégralité les présentations et les débats, ainsi que le texte complet de l’intervention d’Ilda Nunes, présidente de notre association.

 

 

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A construção da imagem do “bom trabalhador” português em França par Inês Espirito Santo

Nos anos 1960 e no início dos anos 1970, Portugal testemunhou um dos maiores movimentos populacionais de saída do país. Cerca de 700 000 portugueses chegaram a França nesses anos[1]. Nos anos onde esse fluxo foi mais intenso, mais de dois terços dessas pessoas saíram do país clandestinamente, cuja viagem ficou conhecida pelo nome o “Salto”, perigo do trajeto e pelas más condições de alojamento nos bidonvilles às portas de Paris. Ainda assim a inserção no mercado de trabalho francês nesse período foi facilitada pela conjuntura socioeconómica favorável da França, encontrávamo-nos então no auge dos chamados “Trinta Gloriosos”. Segundo alguns testemunhos de emigrantes chegados a França nesses anos [2], recrutadores com propostas de trabalho esperavam os portugueses na fronteira logo que estes pisavam território francês.

Atualmente, segundo os últimos dados disponíveis, 599 333 pessoas nascidas em Portugal residem em França [3]. Destes, a população ativa tem uma taxa de desemprego bastante baixa quando comparada com outras nacionalidades nesse país. A imagem do português imigrante que se investe sobremaneira no seu trabalho é aceite como característica coletiva da população imigrante portuguesa em França, tornando-se um dos referentes a partir dos quais os portugueses elaboram e falam do seu trajeto migratório em comparação com outros trabalhadores. Um retrato socioprofissional representativo da população portuguesa é facilmente singularizado na paisagem francesa, cujas características principais são um nível de escolarização muito baixo e uma inserção no mercado de trabalho muito segmentada em termos de género e de sectores de atividade, situados na cauda da escala socioprofissional francesa. Esta inserção profissional e chegada maciça ao território francês nos anos 1960/70 encontra-se no âmago de todos os processos de construção das imagens às quais a emigração portuguesa se encontra associada em França, mas ela não constitui o único fator explicativo. Certas instituições, através do seu papel na sociedade, mas também pela influência que exercem sobre o poder político em matéria de imigração, contribuem na modelação de espaços representacionais e, consequentemente, na orientação de certas práticas. É o caso do discurso do patronato francês em relação à população estrangeira.

Convocar as fontes do passado, explorando por exemplo arquivos da Conseil National du Patronat Français (CNPF) [4] pode dar algumas pistas de compreensão sobre a construção de imagens dos portugueses trabalhadores em França. Através de um discurso menos fraturante do que o discurso de algumas instâncias governamentais que diferenciavam numa lógica divisionista os imigrantes segundo uma suposta melhor capacidade de integração dos portugueses em relação aos argelinos, o CNPF deu uma atenção especial aos portugueses a partir da questão do alojamento. Este interesse ganhou força com a polémica que se gerou no início dos anos 1970 em torno da insalubridade dos alojamentos dos portugueses e, sobre a qual a opinião publica apelava à responsabilidade do patronato quanto às condições de habitação dos trabalhadores imigrantes.

A situação dos imigrantes portugueses nos bidonvilles às portas de Paris, embora representasse apenas uma parte dessa população, inspirou a argumentação do CNPF de uma forma particular: os imigrantes portugueses em razão de dispositivos psicológicos preferiam condições medíocres de alojamento em detrimento de investir mais dinheiro na habitação para melhorá-las. O conceito “poupança”, característica por excelência desta população, não deixava assim lugar a nenhuma outra consideração mais material, tal como o problema dos baixos salários e rendas altas, ou ainda a dificuldade de acesso ao processo administrativo de pedido de alojamento social.

Tanto o “regresso” como a “poupança”, constituem um vocabulário que é sistematicamente associado à existência do imigrante, em virtude da sua estadia supostamente provisória no território nacional [5]. No caso da imigração portuguesa, a poupança ocupou um espaço importante, incluindo nas ciências sociais, tornando-se o fator explicativo, por vezes absoluto, das condições de vida e comportamentos dos trabalhadores imigrantes portugueses. O termo “poupança” desdobra-se numa dupla significação: as “economias” feitas à custa de um mau alojamento e ao princípio de vida “trabalhar mais para ganhar mais”. O imigrante português estaria pronto a sacrificar o seu bem-estar, submetendo-se incansavelmente ao trabalho, sem horários. Com o fim da época do pleno emprego, as diretivas, o recrutamento e as políticas diferencialistas entre populações estrangeiras acentuaram-se: mais que trabalhador era necessário ser “bom trabalhador” para guardar o seu lugar na estrutura socioprofissional francesa. Esta engrenagem construiu-se pela demonstração de uma pertença coletiva em oposição a supostos traços culturais das diferentes populações, estando sobretudo associada à gestão discriminatória da mão-de-obra nos sectores de atividade com uma percentagem elevada de imigrantes.

É sempre difícil restituir em toda a sua complexidade o caminho que leva à legitimação da imagem de uma população. As pistas avançadas tornam menos opacos os canais de difusão através das quais a imagem do “bom trabalhador” português em França se difundiu e quais foram as condições que a autorizaram. Elas permitem subtrair a qualidade do “bom trabalhador” ao lugar comum culturalista, segundo a qual a boa performance dos trabalhadores portugueses no trabalho seria profundamente ancorada na sua cultura. Perante as representações dominantes, para aqueles que trabalham no sector da construção ou para aquelas que trabalham no sector dos serviços domésticos, a imagem do “bom trabalhador” tem um sentido prático profissional. É também nestes meios profissionais que as condições de trabalho e a concorrência com outros trabalhadores imigrantes é mais exacerbada, conduzindo à representação do papel que lhes é concedido.

Notas

[1] Recenseamento da população em França, 1975. A França torna-se assim o primeiro destino da emigração portuguesa em detrimento do Brasil que foi durante muito tempo o destino privilegiado. Segundo o recenseamento da população em França de 1975, os portugueses representavam 22% da população estrangeira em França, situando-se em frente dos argelinos que representavam nessa época 20%.

[2] Espírito Santo, I. (2013), Du clandestin au citoyen européen. Quand les immigrés portugais font figure de travailleurs, France 1962 2012, Tese de doutoramento da École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris.

[3] Recenseamento da população em França, 2012. Fonte Observatório da Emigração: <http://observatorioemigracao.pt>

[4] O Conseil National du Patronat Français (CNPF) foi criado em 1945 e tornou-se o Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) em 1997.

[5] Sayad, A. (2006), L’immigration ou Les paradoxes de l’alterité : Tome 1, L’illusion du provisoire, Paris: Raisons d’agir.

 

Texte originellement publié dans le blog barometro : http://barometro.com.pt/archives/2051