Carolina LEITE, « Femmes et enjeux familiaux de la double résidence », D’une maison l’autre, parcours et mobilités résidentielles, Philippe Bonnin et Roselyne de Villanova (dir.), Grane, Creaphis, 1999, p. 295-312

 

« … les femmes semblent, plus souvent que les hommes, s’attacher au mode de vie urbain. Différents facteurs sont à l’origine de ce choix : la configuration même de l’espace urbain atténue le poids du contrôle social et ouvre la possibilité d’utilisation d’un nombre de services conséquents ; l’accès au salariat produit une visibilité nouvelle du travail (le travail de beaucoup de ces femmes, d’origine rurale, n’était pas rémunéré) et le marché de l’emploi offre une plus forte diversité ; par ailleurs, les occasions et les modalités de socialisation se multiplient, créant la possibilité d’une autonomie personnelle, jusqu’alors jugée impensable.

La perception du territoire urbain par les femmes migrantes est une question-clef si l’on veut suivre les déroulements récents de leur trajectoire résidentielle et les différences de valeur attachées aux deux espaces lorsqu’elles se trouvent propriétaires dans deux pays. C’est ici que les choix des femmes face à la ville se croisent avec les choix de l’habiter. Plus l’insertion urbaine est valorisée moins ces femmes auront envie de rentrer au village d’origine pour pouvoir profiter – de façon permanente – de leur maison de rêve et de leur statut de propriétaire, pour tant plus visible ici [ au Portugal] que n’importe où ailleurs. » (p.303-304)

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